Mexique : DF, Teotihuacan et sites Mayas

« Ce que Louise ne sait pas, c’est que Victor lui a envoyé plusieurs courriers du Mexique, qui ne sont jamais arrivés. Ce voyage l’a transformé. Il a vécu pendant 2 mois Calle Amatlan dans la Condesa. Il a aimé cet endroit et cette culture, et parfois il les a haïs.

Il a haï le « ahorita » mexicain, qui souvent signifie « cours toujours ». Il a haï le bruit des moteurs et la pollution. Il a haï ces journées trop courtes qui rendent le DF dangereux à la tombée de la nuit.

Mais il a aimé la jovialité mexicaine. Il a aimé écouter son ami Joaquin, qui a toujours des histoires incroyables à raconter, et qui a un don pour cela. Joaquin n’est ni grand ni imposant, mais quand il parle, on boit ses paroles, et parfois, on rit jusqu’aux larmes, tant sont expressives les mimiques et les grimaces qu’il joint à la parole. Il a aimé la générosité mexicaine. Joaquin est un ami d’ami qu’il ne connaissait pas, et il lui a immédiatement ouvert sa porte. Il a aimé Coyoacan, ses peintres, ses diseurs de bonne aventure. Il a aimé se promener dans le parc de Chapultepec, et a également apprécié la ballade en péniche à Xochimilco.

Mais ce qui l’a le plus marqué, et a opéré une transformation profonde en lui, c’est Teotihuacan. Ces pyramides aztèques énormes et symétriques lui ont inspiré ordre et respect, et ont insufflé en lui une nouvelle sérénité. Lui qui était de la partie n’aurait jamais cru qu’un jour, des bâtiments, des pierres, pourraient avoir un tel effet sur lui. Il s’est approché de la pyramide de la lune, a commencé à gravir les marches. Il s’est senti minuscule devant cet édifice, et ces marches dangereuses et infinies qui en ont découragé plus d’un. Mais Victor ne s’est pas posé la question de  « je monte ou je monte pas ». Il y est allé, il ne pouvait en être autrement. Arrivé là-haut, il a pu observer en face de lui la pyramide du soleil, encore plus imposante, et la vue sur toute la vallée du site. Et le temps s’est alors arrêté. Subitement, Victor ne voulait plus être ailleurs, il n’avait plus besoin du mouvement, du flux et du reflux, il était ici et maintenant, et cet instant resterait gravé à jamais dans sa mémoire.

La majesté de ce site impose respect, admiration et contemplation. Il ressentirait cela avec les sites Mayas également. Un bien-être magique et unique. Alors que la splendeur et la grandeur de Teotihuacan avaient marqué ce professionnel du bâtiment qui se sentait tout à coup bien insignifiant, mais heureux de l’être, les sites Mayas auraient sur lui un effet d’apaisement incommensurable. »

Extrait de la Dame en Rose, de Paula Midilune