Lesneven, ville historique de Bretagne

Adolescente, la Bretagne, et surtout le Finistère Nord, représentait pour moi les vacances en bord de mer, avec ses côtes accidentées si typiques, ses rochers aux formes abruptes et parfois très originales, ses criques, ses jolies plages de sable fin où les journées se passaient entre jeux, baignades et bronzage.

Mon amour pour la Bretagne est resté, au fil du temps, inchangé. Seuls les centres d’intérêt ont évolué, et l’envie de connaître l’histoire de la Bretagne est apparue. Cette année je suis retournée en vacances à Lesneven, petite commune du Finistère.

L'Histoire de Lesneven

Lesneven est le chef-lieu de la communauté de communes du Pays de Lesneven et de la Còte des Légendes. Cette ville compte environ sept mille habitants. « Lesneven » signifiait en son temps « la cour de l’Even ». L’Even fut un comte qui, au Xème siècle, délivra le pays d’une bande de pillards danois. Mais une autre traduction dit que « Lesneven » signifie « la cour de Neven » car ce nom existe en gallois. Quoiqu’il en soit, cette ville semble devoir son nom à un personnage. L’origine du lieu ? Un château fortifié où la population venait se réfugier lors des attaques des pirates. N’oublions pas que nous sommes en bord de mer…
Malheureusement, le château n’existe plus aujourd’hui.

Une agglomération s’est formée autour de l’église dédiée à Notre-Dame, fondée en 1111. C’est à cette époque que la ville nait. Le culte de Saint-Michel y était très présent et créa dans toute la région un grand mouvement de dévotion qui attira l’attention du Pape Grégoire XI. L’église Saint-Michel de Lesneven avait alors un très fort rayonnement. En 1790 la ville comptait environ deux mille quatre cents habitants.

Puis l’église fut rebâtie au XVIIIème siècle de façon assez imposante, mais sans grand style. Toutefois, à l’extérieur, le porche présente un intérêt certain pour ceux qui aiment l’architecture… Ses montants sont des saillies de pierre, ses colonnes cannelées aux assises imposantes et aux chapiteau à l’architecture grecque sont fabuleuses. Les niches à coquilles que l’on peut voir apparurent à l’époque de Louis XIII.

A l’intérieur, les statues anciennes sont rares : Saint Azenoz et Sainte Honorée; un tableau de la nativité; une toile de l’Assomption; un Saint Jean-Baptiste. Dans la nef, la très belle statue de Saint Vincent Ferrier, prêtre de l’ordre des dominicains. Sous l’autel de la Sainte vierge, un crypte avec quelques crânes…

Je n’aime pas particulièrement entrer dans les églises, mais je dois avouer que celle-ci est chargée d’histoire, c’est un vrai musée.

Les monuments emblématiques de la ville

Le dôme en plomb de l'église

Le 12 novembre 2013, les lesneviens ont vécu un moment exceptionnel que beaucoup n’ont pas hésité à qualifier d’historique : la pose du dôme en plomb, avec son campanile, pesant entre 14 et 15 tonnes, sur l'église. Il a été réalisé au sol bien sûr, par les « compagnons ». Puis une fois fini, il a été grûté à environ 35 mètres du sol. Les gens d’ici disent que se fut une opération impressionnante. La nouvelle cloche fut ensuite bénie en janvier 2014.

La statue du général le Flo

Le monument symbole de Lesneven est sans aucun doute la statue du général Le Flo, qui se dresse fièrement sur la place principale. En 1892, cinq ans après le décès du général, le Maire proposa à son conseil municipal de faire ériger sur l’une des places principales de la ville une statue à l’illustre enfant de Lesneven, le brave général Le Flo. Pour mettre en oeuvre ce projet, un comité d’honneur composé de vingt-et-un membres venus de tous horizons : intimes du général, nobles, évêques, députés, anciens ambassadeurs, attaché militaire. conseiller d’Etat, président du conseil général du Finistère, et même gouverneur de la banque de France.

Devant tous ces honneurs, on devine l’importance du personnage à son époque. Pour financer le projet, le Maire de l’epoque dû patienter plusieurs années avant que la cagnotte prévue à cet effet ne grossisse. Quelques communes voisines y avaient elles aussi participé. Mais Brest refusa, sous le prétexte que les services rendus par le général Le Flo n’étaient pas plus importants que ceux des amiraux brestois.

Passèrent quatre années avant que le sculpteur ne fut choisi : c’est le projet de Monsieur Godebski qui fut retenu. Ses quatre bas reliefs en marbre ont fait la différence, et le projet définitif fut enfin adopté. La statue fut livrée deux ans après. Et pour l’inauguration, on peut imaginer que de nombreuses invitations furent lancées…

Les restes du Chateau Ducal

Les rues du château et des douves sont les seuls souvenirs du château ducal. Son enceinte formait un carré. La mairie occupe une partie de cet emplacement. Il y avait une chapelle particulière dédiée à Saint-Yves. Elle est aujourd’hui écroulée.

Le Collège de Lesneven

Le collège de Lesneven est aussi un lieu à visiter, il s’est installé dans l’ancien couvent des Récollets, fondé en 1625, où fut construit une chapelle dédiée à Notre Dame de Lorette. Mais la Révolution française a supprimé le monastère des Recollets, la chapelle n’existe plus, ses boiseries ont été transportées dans une commune voisine, celle de Le Folgoët. Il faudra d'ailleurs que je m'y rende, car là aussi l'histoire de la Bretagne est bien ancrée.